En ce qui concerne 2025, nous pensons que les économies canadienne et américaine continueront de profiter d’un élan économique positif. Dans ces économies, la consommation a bien résisté en 2024, malgré les taux d’inflation et les coûts d’emprunt élevés.
Nous nous attendons à ce que les conditions s’améliorent quelque peu au cours de la prochaine année pour les ménages canadiens et américains, étant donné que les banques centrales continuent de réduire leurs taux (même si ce n’est que 2 à 4 fois de plus) et que l’inflation continue de ralentir et de rester contenue. La croissance des salaires devrait également demeurer supérieure aux taux d’inflation, ce qui signifie que les consommateurs continuent de bénéficier de salaires réels positifs.
Même si la croissance économique au Canada devait s’accélérer au début de l’année, grâce à la baisse des taux d’intérêt et aux mesures de relance temporaires du gouvernement, elle devrait ralentir au deuxième semestre, en raison de la réduction marquée de l’immigration et de la menace des droits de douane américains. L’économie américaine pourrait ralentir légèrement l’an prochain pour s’établir à 2 %, mais nous ne prévoyons pas de repli ou de récession dans l’un ou l’autre de ces pays. Le secteur des services pourrait ralentir au sein des deux économies, car les consommateurs – en particulier les ménages à faible revenu – dépensent moins pour les voyages, les restaurants et le logement.
Toutefois, nous nous attendons à ce que la croissance du produit intérieur brut (PIB) demeure solide. Deux principales raisons pourraient expliquer cette situation :
- La baisse des taux directeurs des banques centrales, même si elle est marginale par rapport aux niveaux actuels, devrait se répercuter sur l’économie réelle d’ici la fin de 2025, ce qui soutiendra la consommation des ménages et des entreprises.
- Les politiques favorables à la croissance proposées par les États-Unis, y compris la déréglementation et les baisses d’impôt, devraient commencer à prendre forme d’ici la fin de l’année et pourraient stimuler la consommation ainsi que l’humeur positive des marchés financiers.
Ces facteurs pourraient être contrebalancés par l’incertitude entourant les droits de douane et les guerres commerciales, mais nous estimons que ce risque est davantage limité à des secteurs spécifiques et à des pairs mondiaux. Ces éléments ne devraient pas l’emporter sur les mesures favorables à la croissance que nous pourrions observer d’ici la fin de 2025.
Les graphiques montrent que le salaire horaire moyen au Canada a surpassé l’inflation en 2024.
Les graphiques montrent que le salaire horaire moyen au Canada a surpassé l’inflation en 2024.
La résilience des marchés de l’emploi est peut-être une des principales sources de vigueur des économies canadienne et américaine. En règle générale, lorsque les consommateurs ont la sécurité d’emploi, ils sont plus confiants à l’égard des dépenses, et les dépenses de consommation représentent environ 55 % du PIB canadien et environ 70 % du PIB américain.
En 2024, les marchés de l’emploi ont ralenti, mais sont demeurés sains par rapport aux niveaux historiques. Par exemple, le taux de chômage est passé d’un creux de 5,7 % plus tôt cette année à 6,8 %, mais demeure inférieur à la moyenne à long terme d’environ 8,0 %. De même, aux États-Unis, le taux de chômage est passé d’un creux de 3,4 % après la pandémie à environ 4,1 %. Néanmoins, même à 4,1 %, le taux de chômage demeure nettement inférieur à la moyenne à long terme des États-Unis, qui se rapproche de 5,7 %.
À notre avis, les marchés de l’emploi au Canada et aux États-Unis semblent se normaliser après une période de vigueur démesurée à la suite de la pandémie. L’offre de main-d’œuvre a augmenté de façon constante, avec davantage de nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Par ailleurs, la demande de main-d’œuvre semble s’atténuer, les postes vacants dans l’ensemble des secteurs ayant diminué. Ce meilleur équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre a contribué à freiner la surchauffe potentielle des marchés du travail au cours des dernières années.
Selon nous, les indicateurs avancés du marché de l’emploi laissent entrevoir un ralentissement modeste. On constate notamment une diminution du nombre d’offres d’emploi et une baisse des indicateurs plus généraux tels que l’indice des conditions du marché du travail de la Fed.
Bien que les taux de chômage canadiens et américains pourraient augmenter légèrement, nous pensons qu’ils resteront contenus et inférieurs à 7,5 % au Canada et à 4,5 % aux États-Unis.
Comme pour la croissance économique, nous pourrions observer une réaccélération du marché de l’emploi vers la fin de 2025. Selon nous, la baisse des coûts d’emprunt, l’augmentation des cas d’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et les politiques potentiellement favorables à la croissance aux États-Unis pourraient entraîner une augmentation des embauches.
L’inconnue dans les perspectives du marché de l’emploi réside peut-être dans les nouvelles politiques d’immigration proposées au Canada et aux États-Unis. Si nous observons une réduction importante de la population active, cela pourrait créer un choc de l’offre. En retour, les employeurs pourraient se voir contraints à relever les salaires, en particulier dans les secteurs à faible coût de main-d’œuvre, comme la restauration, la fabrication et l’hôtellerie.
Cela pourrait faire grimper davantage l’inflation, en particulier dans le secteur des services. Toutefois, si des propositions de politiques plus extrêmes sont évitées, les marchés canadiens et américains de l’emploi devraient être en mesure d’absorber une légère baisse de l’offre de main-d’œuvre avec un minimum de perturbations salariales.
Le graphique montre la baisse des postes vacants au Canada au cours des trois dernières années ainsi qu’une tendance semblable aux États-Unis au cours de la même période.
Le graphique montre la baisse des postes vacants au Canada au cours des trois dernières années ainsi qu’une tendance semblable aux États-Unis au cours de la même période.
Dans l’ensemble, nous nous attendons à ce que la tendance de l’inflation de base au Canada demeure à la baisse, pour atteindre potentiellement 2 % en 2025. Aux États-Unis, le chemin pourrait être plus cahoteux et l’inflation pourrait s’établir dans une fourchette de 2 % à 3 % au lieu d’atteindre l’objectif de la Fed et de s’y maintenir.
L’inflation de base au Canada (IPC-tronq) a été réduite de moitié depuis qu’elle a atteint un sommet de 5,8 % en 2022. Même si d’autres progrès ont été réalisés en 2024, le rythme de la désinflation a ralenti. Toutefois, nous croyons que la baisse de l’inflation dans le secteur du logement, le ralentissement de la croissance des salaires et la capacité excédentaire de l’économie aideront à atténuer certaines des pressions restantes sur les prix. En ce qui concerne plus précisément le logement, qui représente environ le tiers du panier de l’IPC et qui comprend des logements loués et détenus par des propriétaires, un ralentissement de la croissance de la population pèsera probablement sur l’inflation des loyers; alors que l’inflation des taux d’intérêt hypothécaires devrait encore diminuer à mesure que la BdC continuera de réduire ses taux directeurs.
Aux États-Unis, la possibilité d’une politique budgétaire expansionniste, d’une augmentation des droits de douane et de restrictions en matière d’immigration risque de faire grimper l’inflation. L’inflation des prix des biens pourrait augmenter modestement de façon ponctuelle si des tarifs universels sont mis en œuvre, mais il est peu probable qu’il s’agisse d’une source d’inflation permanente qui forcerait la Fed à reprendre les hausses de taux. En fin de compte, l’inflation des services sera le principal moteur des tendances inflationnistes en 2025.
La bonne nouvelle pour les investisseurs est peut-être que nous nous attendons à ce que les taux d’inflation demeurent contenus et à ce qu’ils ne reviennent pas aux taux supérieurs à 4 % que nous avons observés après la période de pandémie.
Ce graphique montre la trajectoire des biens de base, des services de base et de l’IPC de base depuis 2020.
Ce graphique montre la trajectoire des biens de base, des services de base et de l’IPC de base depuis 2020.
Nous prévoyons que la BdC et la Fed poursuivront leur cycle de réduction des taux en 2025 afin d’éliminer graduellement les restrictions sur l’économie. Étant donné que le taux directeur de la BdC se situe à 3,25 % et que l’IPC de base, la mesure préférée de la banque centrale, se situe autour de 2,5 %, soit dans la fourchette cible de 1 % à 3 %, nous croyons qu’il est possible de réduire les taux à un niveau moins restrictif, pour s’établir peut-être dans une fourchette de 2,25 % à 2,75 %. Le taux des fonds fédéraux est maintenant d’environ 4,5 % et l’inflation des dépenses personnelles de consommation (DPC) de base est d’environ 2,8 %, ce qui devrait permettre à la Fed d’abaisser les taux dans une fourchette allant de 3,5 % à 4 %.
Ce rajustement par la BdC et la Fed est attribuable à l’amélioration de l’inflation plutôt qu’à un ralentissement économique, ce qui continuera de soutenir l’expansion, permettant sans doute aux deux économies de rester sur la bonne voie pour un atterrissage en douceur. En général, un taux directeur neutre a tendance à être d’environ 1 % supérieur au taux d’inflation, qui devrait s’établir, selon nous, à près de 2 % au Canada et de 2 % à 3 % aux États-Unis. Cela signifie peut-être que des réductions de taux relativement modestes sont à venir.
La BdC a commencé à réduire les taux en 2024, alors que l’inflation de base se dirigeait vers sa fourchette cible. La Fed lui a emboîté le pas, car ses mandats en matière d’emploi et de prix ont retrouvé un meilleur équilibre, le marché de l’emploi se normalisant et l’inflation diminuant graduellement. Toutefois, l’indicateur d’inflation préféré de la Fed, soit l’inflation des DPC de base, demeure supérieur à la cible de 2 %, et le rythme de la désinflation aux États-Unis a ralenti.
De plus, les politiques favorables à la croissance aux États-Unis pourraient entraîner une reprise de la croissance économique, ce qui pourrait stimuler l’embauche, tandis que la réforme de l’immigration pourrait réduire le nombre de travailleurs disponibles. Tout resserrement des marchés de l’emploi aux États-Unis ou toute hausse de l’inflation réduirait la nécessité d’abaisser les taux, tandis qu’une détérioration des perspectives de croissance pourrait inciter la Fed à réduire les taux plus que prévu actuellement.
Ce graphique montre la trajectoire du taux directeur de la Banque du Canada et du taux des fonds fédéraux de la Fed depuis 2022, ainsi que la trajectoire implicite du marché en 2025.
Ce graphique montre la trajectoire du taux directeur de la Banque du Canada et du taux des fonds fédéraux de la Fed depuis 2022, ainsi que la trajectoire implicite du marché en 2025.
En 2024, les actions américaines à grande capitalisation ont enregistré pour la deuxième année consécutive des gains supérieurs à 20 %, pour la première fois depuis 1998, et le TSX a affiché sa meilleure performance pour l’année civile depuis 2009. Cette vigueur a été soutenue par la résilience de la consommation, la hausse des bénéfices des sociétés et l’assouplissement des politiques des banques centrales, conditions qui devraient persister en 2025. Les rendements devraient être plus modérés et la volatilité devrait augmenter, mais nous pensons que la hausse des actions se poursuivra pour la troisième année.
Historiquement, une récession, des hausses des taux d’intérêt par les banques centrales ou un choc exogène mettent fin aux marchés haussiers. Bien que cette dernière situation soit difficile à prédire, nous ne prévoyons pas de ralentissement économique ni de rétablissement du resserrement monétaire par la BdC et la Fed.
La hausse des revenus et les mesures de relance budgétaire récemment annoncées au Canada soutiendront les dépenses, les normes de prêt s’assouplissent et le secteur manufacturier pourrait se redresser en 2025. Tout cela dans un contexte où la BdC et la Fed cherchent à lever leurs restrictions sur l’économie et à adopter une position neutre.
Malgré de solides données fondamentales, la troisième année de ce marché haussier pourrait ne pas être un long fleuve tranquille. L’incertitude entourant les politiques commerciales, l’immigration et les droits de douane est élevée, tout comme le sont les attentes à l’égard des initiatives favorables à la croissance. Les inquiétudes liées à l’inflation ou à la croissance pourraient entraîner des replis, que nous considérerions de manière opportuniste, car la tendance haussière à long terme demeure intacte.
Dans l’ensemble, la croissance des bénéfices devra faire le plus gros du travail pour les rendements des marchés, au lieu de la poursuite de l’expansion des valorisations, ce qui entraînera un ralentissement des gains, mais des rendements tout de même positifs. Nous nous attendons à ce que la croissance des bénéfices de l’indice TSX s’accélère pour atteindre 10 % et celle des bénéfices de l’indice S&P 500, de 10 % à 15 %, la limite inférieure étant notre scénario de base, et la limite supérieure étant une possibilité si des politiques comme les baisses d’impôt des sociétés sont mises en œuvre.
Ce graphique montre la trajectoire moyenne sur trois ans des dix derniers marchés haussiers depuis 1949 par rapport à la trajectoire actuelle du marché haussier.
Ce graphique montre la trajectoire moyenne sur trois ans des dix derniers marchés haussiers depuis 1949 par rapport à la trajectoire actuelle du marché haussier.
Nous estimons que le champ d’action des meneurs du marché continuera à s’étendre au-delà des méga-capitalisations technologiques américaines en 2025, tandis que les investisseurs se tournent vers des placements qui présentent une exposition moindre à l’étranger et un potentiel de croissance des bénéfices et des valorisations. Nous nous attendons à un rendement équilibré entre les titres axés sur la valeur et ceux axés sur la croissance, ce qui renforcera les arguments en faveur de la diversification du portefeuille.
Les titres technologiques américains à mégacapitalisation ont inscrit de solides rendements au cours des deux dernières années, portés par l’enthousiasme à l’égard du potentiel de croissance de l’IA. Mais l’optimisme n’est pas le seul facteur de rendement, ces sociétés ont en effet connu une solide croissance des bénéfices, comparativement à une croissance relativement décevante dans d’autres secteurs du marché.
En ce qui concerne 2025, nous croyons que des occasions se présentent dans les placements cycliques et de style valeur qui pourraient mener à un leadership accru au cours de la prochaine année, et ce, pour quelques raisons clés :
- La croissance des bénéfices devrait être forte non seulement dans les sociétés technologiques à mégacapitalisation, mais aussi dans les sociétés cycliques et de style valeur.
- Les actions américaines de style valeur génèrent généralement près de 70 % de leurs revenus aux États-Unis, contre environ 50 % pour les actions de style croissance. La part plus élevée des revenus provenant des États-Unis pourrait rendre les actions de valeur moins sensibles à l’incertitude entourant la politique commerciale.
- Enfin, les secteurs cycliques, comme les services financiers et l’industrie, qui représentent ensemble près de 40 % de l’indice de valeur américain, pourraient profiter de la déréglementation et des politiques favorables à la croissance du nouveau gouvernement.
L’indice TSX devrait également enregistrer une solide croissance des bénéfices en 2025, ce qui pourrait jeter les bases d’une autre année de rendements élevés, même s’il pourrait être à la traîne des actions américaines. Selon nous, cette situation crée un contexte favorable à une large participation aux marchés boursiers au cours de l’année à venir, et pourrait récompenser ceux qui ont des portefeuilles bien équilibrés.
La diversification n’est pas garante de profit et ne protège pas nécessairement contre les pertes dans un marché baissier.
Le graphique montre la croissance prévue des bénéfices de divers indices en 2025.
Le graphique montre la croissance prévue des bénéfices de divers indices en 2025.
En 2024, les liquidités ont surpassé les obligations canadiennes de catégorie investissement pour la troisième fois en quatre ans, bénéficiant d’un avantage en matière de taux. Cette tendance devrait s’inverser en 2025, car les réductions de taux d’intérêt de la BdC ont fait baisser les taux des liquidités sous les taux obligataires. Comme le taux de rendement est l’un des principaux moteurs des rendements des titres à revenu fixe, cela prépare le terrain pour que les obligations surpassent les liquidités au cours de la prochaine année, comme c’est le cas depuis 2003, soit depuis 16 ans. D’autres réductions de taux par la BdC pourraient faire chuter les taux de rendement des liquidités plus que les taux des obligations à moyen et à long terme, ce qui accentuerait probablement la courbe des taux et accroîtrait l’avantage des obligations par rapport aux liquidités en matière de taux.
Au cours des dernières années, de nombreux investisseurs se sont tournés vers les liquidités et les instruments assimilables à des liquidités, comme les fonds du marché monétaire et les CPG, car ces placements offraient des rendements favorables. Toutefois, même si les liquidités peuvent offrir d’importants avantages, le fait de détenir trop de liquidités ou de placements assimilables à des liquidités peut présenter des risques, comme des rendements potentiellement plus faibles à long terme. Pour mettre les choses en perspective, depuis 2002, les liquidités ont produit des rendements annualisés de 1,9 %, comparativement à 3,9 % pour les obligations canadiennes de catégorie investissement.
Dans le cas des obligations canadiennes de catégorie investissement, nous entrevoyons une occasion de prolonger la duration en investissant dans des obligations et des fonds d’obligations à moyen et à long terme, qui peuvent potentiellement profiter de taux plus élevés pendant plus longtemps. Habituellement, les cours obligataires augmentent en valeur lorsque les taux d’intérêt baissent, et vice versa, ce qui permet d’obtenir des valeurs plus élevées à mesure que la BdC continue de réduire les taux.
En ce qui concerne le crédit, les écarts de taux du crédit de catégorie investissement, qui reflètent le rendement excédentaire par rapport aux obligations du gouvernement du Canada pour compenser le risque de défaillance, se sont resserrés à un niveau inférieur à leurs moyennes historiques. Selon nous, les écarts de taux pourraient se resserrer davantage, ce qui pourrait faire grimper les taux obligataires et baisser les cours. La résilience de la croissance pourrait offrir un contexte stable pour les conditions de crédit, ce qui permettrait aux écarts de taux de demeurer relativement contenus.
Ce graphique montre la trajectoire des taux obligataires et des liquidités au Canada depuis 2020.
Ce graphique montre la trajectoire des taux obligataires et des liquidités au Canada depuis 2020.
Comme le taux directeur de la BdC devrait se rapprocher de 2,25 % à 2,75 % et que la Fed cible un taux de 3,5 % à 4 %, une courbe des taux positive devrait maintenir les taux des obligations d’État à moyen terme au-dessus de ces fourchettes. Les programmes de réduction du bilan de la BdC et de la Fed, appelés normalisation ou resserrement quantitatif, devraient prendre fin bientôt, ce qui permettra aux deux banques centrales de participer plus activement aux adjudications du gouvernement du Canada et du Trésor pour remplacer les obligations arrivant à échéance. Cette demande supplémentaire devrait soutenir les cours obligataires, contribuant à maintenir les taux à des niveaux relativement élevés.
Même si les taux à 10 ans pourraient temporairement dépasser ces fourchettes à la hausse ou à la baisse, nous croyons qu’elles représentent des balises des deux côtés. D’autres réductions de taux et achats d’obligations de la BdC et de la Fed devraient contribuer à éviter une hausse excessive des taux obligataires. En revanche, la résilience de la croissance, l’incertitude entourant l’inflation et les préoccupations à l’égard du déficit aux États-Unis pourraient empêcher les taux de baisser davantage de façon durable, selon nous.
Malgré leur repli par rapport à leur récent sommet en raison des réductions de taux de la BdC et de la baisse des taux aux États-Unis, les taux des obligations du gouvernement du Canada à 10 ans demeurent intéressants, vu leur niveau supérieur à leur moyenne des 20 dernières années. Étant donné que les obligations du gouvernement du Canada servent de référence pour la plupart des obligations canadiennes de catégorie investissement, des taux plus élevés pourraient potentiellement constituer la base de solides rendements à venir, la plus grande partie de la contribution provenant du revenu plutôt que de l’appréciation des cours.
Ce graphique montre la trajectoire et la moyenne du taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada à 10 ans depuis 2004.
Ce graphique montre la trajectoire et la moyenne du taux de rendement des obligations du gouvernement du Canada à 10 ans depuis 2004.
Nous nous attendons à ce que 2025 soit une autre année positive pour les économies et les marchés étrangers. Toutefois, le momentum pourrait continuer à être à la traîne par rapport aux États-Unis, en raison des tendances plus marquées dans ce pays en matière de dépenses de consommation, de productivité et de bénéfices des entreprises.
Même si le calendrier et l’ampleur des droits de douane que la nouvelle administration américaine pourrait mettre en place demeurent inconnus, l’incertitude entourant la politique commerciale ajoute un autre obstacle qui devrait peser sur le sentiment envers les actions étrangères et sur leur valorisation.
Les promesses de campagne du président américain Trump portaient sur l’imposition de droits de douane universels de 25 % et de droits de douane de 60 % sur les importations en provenance de la Chine. Les exportations des pays ayant un important déficit commercial avec les États-Unis, comme la Chine, le Vietnam, le Mexique, l’Allemagne et le Japon, pourraient être touchées, car les tarifs douaniers rendront leurs produits plus chers. Bien que la dépréciation de la monnaie puisse compenser en partie ces coûts, les perturbations commerciales pourraient également inciter les entreprises étrangères à ralentir les investissements et l’embauche, ce qui pèsera sur la croissance économique.
Nous nous attendons à ce que la nouvelle administration adopte une approche ciblée à l’égard des tarifs, du moins initialement, afin d’obtenir des concessions des autres pays. La Chine est la plus menacée par la mise en œuvre complète des droits de douane, même si les décideurs de ce pays pourraient stimuler l’économie en réponse.
La menace d’un ralentissement des exportations pourrait inciter d’autres banques centrales à réduire les taux d’intérêt plus énergiquement que la Fed. L’éventuelle croissance économique et les divergences entre les banques centrales pourraient avoir une incidence sur les différentiels de taux d’intérêt, ce qui favoriserait l’appréciation du dollar américain ($ US). C’est également le cas du huard, qui devrait rester proche de son niveau le plus bas depuis 5 ans par rapport au dollar américain. Par le passé, les actions étrangères ont eu tendance à enregistrer des rendements inférieurs en période de raffermissement du dollar.
Nous continuons de croire que les actions étrangères jouent un rôle important dans la diversification des portefeuilles, surtout compte tenu des valorisations très sous-évaluées et des rendements en dividendes intéressants. Toutefois, l’éventail des résultats est large. Les difficultés liées au commerce et aux devises nous incitent à la prudence à court terme, et nous nous attendons à ce que la dynamique relative continue de favoriser les catégories d’actifs américains en 2025.
Le graphique montre la trajectoire des bénéfices par action estimatifs des actions canadiennes, américaines, étrangères et des marchés émergents pour les 12 prochains mois.
Le graphique montre la trajectoire des bénéfices par action estimatifs des actions canadiennes, américaines, étrangères et des marchés émergents pour les 12 prochains mois.
De même qu’un lanceur de baseball réussit à déstabiliser ses adversaires en lançant de temps à autre une balle courbe, nous nous attendons à ce que les marchés tiennent les investisseurs en haleine en 2025, en particulier avec les élections fédérales canadiennes prévues en octobre et la transition des États-Unis vers une nouvelle administration présidentielle, avec de nouvelles propositions politiques à la clé.
Nous nous attendons à ce que la politique commerciale des États-Unis fasse les manchettes et provoque des épisodes de volatilité sur les marchés. Étant donné que les États-Unis sont les destinataires de la majorité des exportations canadiennes, l’imposition de droits de douane sur les biens canadiens pourrait rendre les exportateurs canadiens moins concurrentiels et peser sur la croissance économique canadienne. Du point de vue des États-Unis, la mise en œuvre de droits de douane pourrait protéger les intérêts manufacturiers américains, mais elle pourrait présenter un risque de hausse de l’inflation et peser sur la croissance économique américaine en raison d’une réduction du revenu réel des ménages.
De plus, bon nombre des politiques proposées par la nouvelle administration américaine sont considérées comme augmentant le déficit budgétaire des États-Unis. Cela pourrait soulever des préoccupations quant à la durabilité de la situation budgétaire aux États-Unis, lesquelles pourraient se manifester tout au long de 2025, peut-être sous la forme d’une volatilité du marché obligataire. Même si nous pensons que la trajectoire budgétaire actuelle des États-Unis représente un risque et un obstacle potentiel à long terme, elle ne représente pas une menace importante pour nos perspectives d’expansion économique à court terme.
La politique intérieure pourrait également entraîner des épisodes de volatilité à court terme sur les marchés. Toutefois, depuis 1972, le rendement moyen de l’indice TSX pendant les années d’élections fédérales a été supérieur à 10 %, ce qui montre que les marchés ont toujours été en mesure de surmonter l’incertitude politique à court terme.
Nous nous attendons également à ce que les tensions géopolitiques demeurent une source de volatilité sur les marchés. Au cours des dernières années, cette volatilité a été de courte durée, se manifestant principalement par des hausses temporaires des prix du pétrole et des produits de base, ainsi que par une certaine fuite vers les valeurs refuges, comme les obligations d’État et l’or. À moins d’une escalade importante, nous nous attendons à ce que ces tendances se poursuivent en 2025 et nous continuons de surveiller les éventuels troubles géopolitiques.
Comme nous l’avons mentionné, nous demeurons optimistes à l’égard de la trajectoire de l’économie et des marchés pour la prochaine année, malgré des difficultés probables en cours de route. Tout comme il est essentiel pour un joueur de baseball de garder l’équilibre pour frapper une balle courbe, nous pensons que le maintien d’un portefeuille bien équilibré sera essentiel pour réussir à investir en 2025.
Le graphique à gauche montre la fréquence des articles dans les journaux américains qui traitent de l’incertitude économique liée à la politique et contiennent une ou plusieurs références à la politique commerciale. Le graphique de droite représente les exportations canadiennes par pays, en dollars canadiens.
Le graphique à gauche montre la fréquence des articles dans les journaux américains qui traitent de l’incertitude économique liée à la politique et contiennent une ou plusieurs références à la politique commerciale. Le graphique de droite représente les exportations canadiennes par pays, en dollars canadiens.