Résumé hebdomadaire des marchés
L’année 2025 commence avec de solides paramètres fondamentaux, même si des changements politiques sont en cours
Principaux points à retenir :
- Aux États-Unis et au Canada, les données fondamentales de l’économie du début de 2025 ont été résilientes. La croissance du PIB (produit intérieur brut) réel a été positive, l’inflation est demeurée contenue et les banques centrales ont abaissé les taux d’intérêt.
- La semaine dernière, les données ont confirmé la poursuite de cette tendance économique positive. Les données sur le marché de l’emploi des deux économies en décembre ont été supérieures aux attentes. En particulier, les gains salariaux continuent de surpasser les taux d’inflation, ce qui est positif pour les consommateurs et la confiance.
- Toutefois, la probabilité de nouvelles réductions de taux par les banques centrales a diminué en raison de l’amélioration de la vigueur de l’économie. Par conséquent, les taux des obligations d’État ont augmenté la semaine dernière, et les marchés boursiers ont reculé. Bien que les taux plus élevés puissent exercer des pressions sur les valorisations et déclencher des épisodes de volatilité, nous croyons que le marché haussier demeure soutenu, d’autant plus que la croissance des bénéfices devrait se poursuivre au cours de la prochaine année.
- Les deux économies feront également face à des changements de régime politique au cours des prochaines semaines. Aux États-Unis, le jour de l’investiture du président élu Trump est le 20 janvier. Tous les regards sont tournés vers les politiques que la nouvelle administration choisira d’adopter, y compris l’immigration, la réforme énergétique, les tarifs douaniers et les impôts.
- Au Canada, la semaine dernière, le premier ministre Trudeau a annoncé sa démission et a interrompu les activités du Parlement jusqu’au 24 mars. Toutefois, cette démission était très attendue depuis la mi-décembre, et Trudeau restera au pouvoir jusqu’à ce qu’un nouveau chef du Parti libéral soit choisi.
- Dans l’ensemble, l’histoire nous a montré que les manchettes politiques à elles seules ne dictent pas l’orientation des marchés. Les marchés financiers s’inspirent plutôt des données fondamentales, dont la croissance de l’économie et des bénéfices et la politique des banques centrales. À notre avis, les données fondamentales de l’économie et du marché de l’emploi aux États-Unis et au Canada demeurent résilientes, et les banques centrales sont encore sur le point de réduire les taux, mais de façon plus modeste. Nous croyons que la volatilité pourrait demeurer élevée en attendant que l’incertitude politique s’apaise, mais les replis peuvent servir d’occasions pour les investisseurs dans un contexte d’expansion soutenue de l’économie et des bénéfices.
Des données fondamentales intactes : le marché de l’emploi connaît un solide début d’année 2025
Les premiers rapports sur l’emploi en 2025 aux États-Unis et au Canada ont dépassé les attentes. Aux États-Unis, les emplois non agricoles se sont établis à 256 000 en décembre, ce qui est nettement supérieur aux attentes de 165 000, tandis que le taux de chômage est passé de 4,2 % à 4,1 %*. Le salaire horaire moyen a augmenté de 3,9 % sur 12 mois, un résultat légèrement inférieur aux prévisions de croissance des salaires de 4,0 %, ce qui laisse entrevoir un léger ralentissement de l’inflation dans le secteur des services*.
Les données sur l’emploi étaient semblables au Canada. La variation nette totale de l’emploi en décembre s’est établie à environ 91 000, ce qui est nettement supérieur aux attentes de 25 000, et le taux de chômage est passé de 6,8 % le mois dernier à 6,7 %*. Les salaires au Canada ont également augmenté de 3,7 % sur 12 mois, un résultat inférieur aux prévisions de 3,8 %, ce qui a contribué à l’amélioration des tendances inflationnistes dans l’ensemble.
Dans l’ensemble, les données sur l’emploi indiquent deux grandes tendances positives pour la croissance économique. Premièrement, le taux de chômage dans les deux économies demeure faible et bien en deçà des taux de chômage historiques à long terme. Ce contexte favorise la consommation et les activités des entreprises. Deuxièmement, les gains salariaux dépassent toujours le taux d’inflation aux États-Unis et au Canada, ce qui signifie que les employés touchent des salaires réels positifs. Cela favorise également la confiance des consommateurs et les dépenses.
Ce graphique montre le niveau des taux de chômage aux États-Unis et au Canada. Les deux taux sont inférieurs aux moyennes à long terme.
Ce graphique montre le niveau des taux de chômage aux États-Unis et au Canada. Les deux taux sont inférieurs aux moyennes à long terme.
Ce graphique montre la variation sur 12 mois de l’inflation selon l’IPC aux États-Unis et au Canada par rapport à la variation sur 12 mois des salaires aux États-Unis et au Canada. Les salaires ont surpassé l’inflation dans les deux pays au cours des derniers mois.
Ce graphique montre la variation sur 12 mois de l’inflation selon l’IPC aux États-Unis et au Canada par rapport à la variation sur 12 mois des salaires aux États-Unis et au Canada. Les salaires ont surpassé l’inflation dans les deux pays au cours des derniers mois.
Pourquoi les marchés financiers ont-ils été négatifs après cette nouvelle? Réévaluation des baisses de taux des banques centrales
Même si les données sur l’emploi ont été positives, la réaction des marchés financiers a été largement négative après cette nouvelle. Cette situation s’explique en partie par le fait que les marchés réévaluent la nécessité de nouvelles baisses de taux par les banques centrales. En fait, selon l’outil FedWatch de CME, les marchés s’attendent maintenant à une seule baisse de taux de la Fed en 2025, en juillet, ce qui porterait le taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 4,0 % à 4,25 %. De même, la probabilité d’une baisse de taux en janvier par la Banque du Canada (BdC) a diminué après la publication des données sur l’emploi.
Ce graphique montre que les marchés des contrats à terme standardisés s’attendent maintenant à une seule baisse de taux de 0,25 % de la Fed en 2025.
Ce graphique montre que les marchés des contrats à terme standardisés s’attendent maintenant à une seule baisse de taux de 0,25 % de la Fed en 2025.
Par conséquent, les taux des obligations d’État ont fortement augmenté, en particulier ceux à court terme, qui ont tendance à être davantage dictés par les taux directeurs des banques centrales. La hausse des taux de rendement a pesé sur les actions, surtout sur les segments du marché dont les valorisations étaient les plus élevées. Sur les marchés américains, le Nasdaq, qui est fortement axé sur les technologies, a inscrit un rendement inférieur, tandis que les segments défensifs du marché, comme les services publics et les soins de santé, se sont mieux comportés. Selon nous, le maintien d’une approche diversifiée à l’égard des placements axés sur la croissance et la valeur dans les portefeuilles sera un thème récurrent au cours de la prochaine année.
Les États-Unis et le Canada feront face à de nouveaux régimes politiques au cours des prochains mois
En plus des données économiques et des réductions de taux des banques centrales, les investisseurs surveillent également les changements de régime politique aux États-Unis et au Canada.
Les États-Unis attendent des précisions sur les initiatives politiques après le jour de l’investiture
Aux États-Unis, le jour de l’investiture est dans moins de deux semaines; le président élu Trump prêtera serment le 20 janvier. La nouvelle administration a souligné plusieurs initiatives politiques, dont les tarifs douaniers, l’immigration, la réforme énergétique, la déréglementation et les baisses d’impôt, mais il reste à voir lesquelles seront prioritaires dans les semaines à venir.
L’incertitude entourant les politiques priorisées et l’ordre dans lequel elles le seront pourrait persister sur les marchés. Si l’administration se concentre d’abord sur certaines des politiques potentiellement inflationnistes, comme les tarifs douaniers et la réforme de l’immigration, cela pourrait être plus dommageable pour les marchés. Toutefois, si ces facteurs sont contrebalancés par des initiatives favorables à la croissance, comme la déréglementation et les baisses d’impôt, nous pourrions aussi observer un résultat plus équilibré sur les marchés. Dans l’ensemble, toutefois, l’élimination de cette incertitude politique pourrait être bien accueillie par les marchés, peu importe les initiatives priorisées.
Au Canada, le premier ministre Trudeau annonce son intention de démissionner
Le 6 janvier, le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé qu’il démissionnerait de son poste de premier ministre et de chef du Parti libéral une fois qu’un remplaçant aura été choisi pour lui succéder. À la suite de cette annonce, il a également prorogé ou suspendu le Parlement jusqu’au 24 mars.
Cette décision était très attendue depuis la mi-décembre, à savoir lorsque la ministre des Finances, Chrystia Freeland, a démissionné. Toutefois, cette annonce survient alors que certaines mesures législatives proposées (y compris une hausse du taux d’inclusion des gains en capital et le report de la date limite pour les dons de bienfaisance en 2024) n’ont pas encore été adoptées. L’Agence du revenu du Canada (ARC) a toutefois déclaré qu’elle mettra en œuvre le changement proposé au taux d’inclusion des gains en capital, étant donné que, conformément à la pratique courante, elle administre les mesures législatives déjà proposées en cas de prorogation du Parlement.
De façon plus générale, une élection fédérale canadienne devrait avoir lieu en 2025, soit le 20 octobre 2025, ou plus tôt si le gouvernement libéral perd un vote de censure lorsque le Parlement reprendra ses travaux. Les sondages actuels indiquent que le Parti conservateur du Canada détient une avance appréciable, quoique les sondages pourraient changer au fil de la course politique.
Rappel : l’orientation des marchés financiers n’est pas dictée par la politique, mais bien par les données fondamentales
Dans l’ensemble, même si le contexte politique demeure incertain aux États-Unis et au Canada, cela nous rappelle que l’orientation des marchés financiers n’est pas dictée par la politique et les manchettes, mais bien par les données fondamentales.
L’expansion de l’économie et des marchés continue d’être soutenue par trois facteurs fondamentaux clés : Un marché de l’emploi solide, qui continue de soutenir la consommation; une croissance positive des bénéfices des sociétés de l’indice S&P 500, qui devrait atteindre plus de 10 % en 2025; les banques centrales qui abaisseront encore les taux directeurs à partir de maintenant, quoique peut-être de façon plus modeste.
N’oubliez pas qu’après deux années consécutives de solides gains sur les marchés américain et canadien et de faible volatilité, nous nous attendons à un certain ralentissement des rendements et à des épisodes de volatilité accrue sur les marchés. Toutefois, nous continuons de croire que les investisseurs peuvent profiter de ces replis comme des occasions de diversification, de rééquilibrage et d’ajout de placements de qualité à de meilleurs prix, dans les segments du marché axés sur la croissance et la valeur.
En ce début d’année 2025, c’est le moment idéal pour communiquer avec votre conseiller (ou pour envisager de collaborer avec un conseiller) afin de discuter de vos objectifs financiers personnalisés, de vos préférences en matière de risque et de la façon d’optimiser la répartition des placements pour l’année à venir et par la suite.
Ce graphique montre le rendement de l’indice de rendement total S&P 500, ventilé par année des cycles présidentiels aux États-Unis. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.
Ce graphique montre le rendement de l’indice de rendement total S&P 500, ventilé par année des cycles présidentiels aux États-Unis. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.
Sommaire des données à la fin de la semaine au Canada
Indice | Clôture | Semaine | CUM |
---|---|---|---|
TSX | 24,768 | -1.2 % | 0.2 % |
S&P 500 | 5,827 | -1.9 % | -0.9 % |
MSCI EAEO | 2,271 | 0.7 % | 0.4 % |
Oblig. canadiennes de cat. investissement | -0.5 % | -0.6 % | |
Taux des oblig. du gouv. du Canada à 10 ans | 3.45 % | 0.2 % | 0.2 % |
Pétrole ($/baril) | 76.67 $ | 3.7 % | 6.9 % |
Taux de change $ CA/$ US | 0.69 $ | 0.1 % | -0.3 % |
Source : FactSet, au 10 janvier 2025. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.
Mona Mahajan
Stratégie de placement
Source : * FactSet.
La semaine à venir
Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent les mises en chantier de décembre au Canada et l’inflation selon l’IPC aux États-Unis.
Mona Mahajan
Mona Mahajan est responsable de l’élaboration et de la communication des perspectives macroéconomiques et des marchés financiers de la société. Son expérience comprend l’analyse des actions et des titres à revenu fixe, la stratégie de placement mondiale et la gestion de portefeuille.
Elle écrit ou apparaît régulièrement à CNBC, Bloomberg TV, dans le Wall Street Journal et Barron’s.
Mona Mahajan détient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, un baccalauréat en finance de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’un baccalauréat en informatique de l’École d’ingénierie de la même université.
Renseignements importants
Sources : *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023