Résumé hebdomadaire des marchés

Publié le novembre 15, 2024
 statistics of stocks and market table

Les marchés marquent une pause, alors que l’inflation et la politique de la Fed retiennent de nouveau l’attention

Principaux points à retenir:

  • La semaine dernière, les marchés boursiers ont cédé une partie des solides gains enregistrés après l’élection. L’indice S&P 500 a reculé d’environ 2 % pour la semaine, et l’indice canadien TSX, d’environ 0,8 %. Néanmoins, les gains pour l’ensemble de l’année sont toujours supérieurs à 23 % pour l’indice S&P 500 et à 18 % pour le TSX canadien.
  • L’inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis pour octobre a été conforme aux attentes. Même si la tendance baissière de l’inflation se poursuit dans son ensemble, certaines composantes des prix demeurent élevées. Des secteurs comme les logements, les loyers et même l’assurance automobile n’ont pas ralenti autant ou aussi rapidement que prévu. Malgré cela, nous entrevoyons toujours la possibilité que l’inflation atteigne graduellement la cible de 2,0 % de la Réserve fédérale (Fed) au cours des prochains mois et qu’elle se stabilise dans une fourchette de 2,0 % à 3,0 % à plus long terme.
  • L’incertitude entourant la politique aux États-Unis, en particulier en ce qui a trait aux tarifs douaniers, a également suscité une certaine prudence sur les marchés. Bien que les tarifs douaniers puissent être une taxe sur les consommateurs, l’histoire nous montre qu’au fil du temps, les répercussions des tarifs douaniers, en particulier les tarifs ciblés, ont tendance à ne pas être un facteur d’inflation à long terme.
  • Dans l’ensemble, les derniers mois de l’année sont une période plus favorable pour les marchés financiers. Même si ces rendements ont peut-être déjà été enregistrés en partie après les élections américaines, les données fondamentales positives continuent de soutenir le marché haussier. Nous nous attendons à ce que l’incertitude entourant la politique suscite des épisodes de volatilité au cours des prochains mois, mais nous croyons que les marchés seront en mesure de surmonter ces inquiétudes au fil du temps, surtout si la croissance économique demeure résiliente et que l’inflation est contenue.

L’inflation mesurée par l’IPC a été un peu persistante, mais les tendances à long terme demeurent intactes

L’inflation a encore une fois été au centre des préoccupations la semaine dernière, avec la publication des données sur l’indice des prix à la consommation (IPC) et sur l’indice des prix à la production (IPP) aux États-Unis pour octobre. Dans l’ensemble, même si l’inflation a été conforme aux attentes, certaines parties du panier d’inflation sont demeurées élevées, en particulier dans le secteur des services.

Selon les données très attendues sur l’inflation mesurée par l’IPC aux États-Unis, l’inflation globale mesurée par l’IPC a augmenté à 2,6 % sur 12 mois, comparativement à 2,4 % le mois dernier, et l’inflation de base est demeurée stable à 3,3 %, ce qui est conforme aux prévisions dans les deux cas.* Certaines parties du panier d’inflation ont diminué le mois dernier, notamment l’énergie, l’essence, certains aliments et les véhicules neufs. Toutefois, des secteurs comme les logements et les loyers, et même l’assurance automobile, sont demeurés obstinément élevés.

Dans l’ensemble, l’inflation a fait beaucoup de progrès aux États-Unis et au Canada depuis qu’elle a atteint un sommet en juin 2022. Aux États-Unis, l’inflation est passée de 9,1 % à 2,6 % actuellement, tandis qu’au Canada, l’inflation globale a atteint un sommet de 8,1 % et est maintenant d’environ 1,6 %.

 Les taux d'inflation selon I'IPC aux Etats-unis et au Canada tendenr vers 2,0 %
Source: Bloomberg.

Toutefois, la dernière étape avant d’atteindre la cible d’inflation de 2,0 % de la banque centrale devrait demeurer cahoteuse. Selon nous, si la croissance économique ralentit et que le marché de l’emploi fléchit davantage, l’inflation persistante dans le secteur des services diminuera également.

Au fil du temps, à mesure que les économies se redresseront, peut-être grâce à la baisse des taux et aux politiques favorables à la croissance, l’inflation pourrait se stabiliser dans une fourchette de 2 % à 3 % sur 12 mois. Cette situation pourrait encore être bien accueillie par les investisseurs à long terme, surtout si les gains salariaux se stabilisent au­dessus de ce niveau, et qu’il n’y a pas de retour aux flambées post-pandémiques de l’inflation qui ont choqué les consommateurs et l’économie au cours des dernières années.

L’incertitude entourant les tarifs douaniers demeure un obstacle, mais on observe des facteurs atténuants

L’incertitude plus générale pour de nombreux investisseurs est peut-être due au fait que même si l’inflation demeure généralement maîtrisée et bien en deçà des sommets récents, on craint que cette situation ne s’inverse si des politiques inflationnistes sont adoptées par la nouvelle administration au cours de l’année à venir.

La politique tarifaire est l’un des éléments qui, selon les investisseurs, pourraient être une source d’inflation. À première vue, l’imposition de tarifs – qu’il s’agisse de tarifs généraux ou de la hausse des tarifs douaniers chinois – est considérée comme une taxe sur les ménages et une source potentielle de pressions inflationnistes, mais il pourrait y avoir des facteurs compensatoires pour soutenir les consommateurs :

  • Incidence ponctuelle sur les prix : En règle générale, lorsque des tarifs douaniers sont imposés sur des biens, ils ont tendance à avoir une incidence ponctuelle sur les prix des importations. À moins qu’il n’y ait des représailles ou une escalade continue des tarifs douaniers, les prix monteront d’un palier, puis feront une pause. Comme nous le savons, l’inflation est une comparaison des prix par rapport à il y a un mois ou un an. Toutes choses étant égales par ailleurs, une fois qu’un tarif unique a été mis en œuvre, après un mois ou un an, le taux de comparaison sera de nouveau de zéro.
  • L’histoire nous montre que les prix reviennent à la normale au fil du temps : Un exemple concret de l’incidence des tarifs douaniers sur les biens est celui de la machine à laver qui s’est produit en janvier 2018. L’administration avait imposé des tarifs douaniers de 20 % à 50 % sur les grosses machines à laver résidentielles, qui ont expiré en 2023. Après une brève flambée des prix, les prix à la consommation de ces biens ont chuté, et les tarifs douaniers n’ont pas eu d’effet notable à long terme. Dans cet exemple, les producteurs étrangers de machines à laver, comme LG et Samsung, ont également décidé de déménager une partie de leurs activités de fabrication aux États-Unis au fil du temps. Même si ce n’est pas toujours le cas, les tarifs peuvent aussi susciter une certaine diversification des chaînes d’approvisionnement mondiales.
 Les prix des appareils de buanderie ont bondi apres lannounce de l'imposition de tarifs dounaniers, avant de
Source: Bloomberg.
  • Tactique de négociation : De façon plus générale, les politiques tarifaires proposées pourraient également constituer un point de départ pour les négociations bilatérales entre les États-Unis et différentes économies sur certains biens et secteurs, mais cela sera déterminé lorsque la nouvelle administration entrera en fonction en 2025.

Le président de la Fed, M. Powell, indique qu’il n’y a aucune urgence à réduire les taux, car l’économie est résiliente

La semaine dernière, le président de la Fed, Jerome Powell, a également parlé à la Réserve fédérale de Dallas, et ses commentaires ont laissé entendre une approche plus graduelle à l’égard des réductions de taux. M. Powell a souligné que l’économie américaine demeure résiliente et que le marché de l’emploi, même s’il a un peu ralenti en octobre, demeure vigoureux, le taux de chômage de 4,1 % étant nettement inférieur aux moyennes historiques.

Le président de la Fed a également souligné que la croissance économique aux États-Unis est « de loin la plus solide parmi toutes les grandes économies du monde ». Cette notion d’exceptionnalisme américain s’est également manifestée sur les marchés boursiers, l’indice S&P 500 ayant surpassé la plupart des autres indices nationaux et mondiaux jusqu’à présent en 2024.

Compte tenu de cette résilience, M. Powell a également souligné que « l’économie n’envoie aucun signal indiquant que nous devons nous dépêcher pour réduire les taux ». Cette situation a suscité des inquiétudes sur les marchés quant au fait que la Fed pourrait ne pas réduire les taux autant que prévu. Toutefois, les prévisions à l’égard du nombre total de réductions de taux de la Fed avaient déjà été revues à la baisse la semaine dernière avant les commentaires de M. Powell et après les élections américaines. À la suite des commentaires de M. Powell, la probabilité d’une baisse des taux en décembre a de nouveau diminué, selon l’outil FedWatch de CME.

À notre avis, la Fed devrait faire passer les taux des fonds fédéraux de 4,75 % à 3,5 %-4,0 % l’an prochain. La bonne nouvelle est que la Fed et la Banque du Canada réduisent les taux non pas en raison du ralentissement de l’économie, mais parce que l’inflation est passée bien en deçà de leurs taux directeurs actuels. Elles peuvent ramener graduellement les taux directeurs à un niveau moins restrictif et plus neutre, ce qui devrait être positif pour les consommateurs et les sociétés au fil du temps.

 La hausse des taux reflete la forte croissance mais asussi l'inflation et les preoccupations a l'egard de la dette aux etas-unis
Source: Outil FedWatch de CME, au 15 novembre 2024.

Les marchés se dirigent vers une période de l’année plus vigoureuse, mais les rendements ont-ils déjà été enregistrés?

Dans l’ensemble, nous entrons dans une période de l’année plus favorable pour les marchés. En particulier pendant les années électorales aux États-Unis, les mois de novembre et de décembre ont historiquement été positifs pour les marchés, et l’élan pourrait reprendre au cours des prochaines semaines. Toutefois, n’oubliez pas qu’après une année solide sur les marchés et une remontée particulièrement forte des marchés boursiers après les élections, certains de ces gains ont peut-être déjà été réalisés.

Néanmoins, à notre avis, les données fondamentales continuent de soutenir ce marché haussier. La croissance économique aux États-Unis et au Canada demeure positive et, même si elle pourrait ralentir l’an prochain, nous ne prévoyons pas de ralentissement ni de récession. L’inflation demeure également largement contenue et, même si la route pourrait être cahoteuse, nous ne nous attendons pas non plus à un retour aux taux élevés de 2022.

L’incertitude entourant la politique aux États-Unis continuera de peser sur les marchés et devrait déclencher des épisodes de volatilité. Cependant, en supposant que le système ne subira aucun choc externe et que les économies pourraient être soutenues davantage par les politiques favorables à la croissance à venir, les marchés devraient être en mesure de surmonter ces inquiétudes. Même si le rythme des gains de ce marché haussier pourrait ralentir, nous continuons de considérer les replis comme des occasions, surtout alors que la croissance de l’économie et des bénéfices aux États-Unis et au Canada continue de favoriser l’expansion soutenue du marché.

 le rendement mensuel moyen de l’indice des cours S&P 500 durant les quatre derniers mois des années électorales ainsi que le rendement réel de l’indice de septembre à novembre 2024.
Source: Morningstar Direct et Edward Jones. Indice des cours S&P 500, de 1952 à octobre 2024.

Mona Mahajan
Stratège en placement

Source : *FactSet.

Sommaire des données à la fin de la semaine au Canada

Weekly market stats
IndiceClôtureSemaineCUM
TSX24,8910.5%18.8%
S&P 5005,871-2.1%23.1%
MSCI EAEO2,286-2.2%2.2%
Oblig. canadiennes de cat. investissement -0.6%3.0%
Taux des oblig. du gouv. Du Canada à 10 ans3.28%0.1%0.2%
Pétrole ($/baril)67.03 $-4.8%-6.4%
Taux de change $ CA/$ US0.71 $ -1.3%-6.3%

Source : FactSet, au 15 novembre 2024. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.

La semaine à venir

Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent l’inflation selon l’IPC et les données sur les ventes au détail au Canada.

Mona Mahajan

Mona Mahajan est responsable de l’élaboration et de la communication des perspectives macroéconomiques et des marchés financiers de la société. Son expérience comprend l’analyse des actions et des titres à revenu fixe, la stratégie de placement mondiale et la gestion de portefeuille.

Elle écrit ou apparaît régulièrement à CNBC, Bloomberg TV, dans le Wall Street Journal et Barron’s.

Mona Mahajan détient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, un baccalauréat en finance de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’un baccalauréat en informatique de l’École d’ingénierie de la même université.

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Renseignements importants

Sources : *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023